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Cours d'Histoire 2°5
21 novembre 2007

Naissance et diffusion du Christianisme

Leçon 2

NAISSANCE ET DIFFUSION DU CHRISTIANISME

cene

A ) Avant Jésus

  I°) Qu’est ce que la bible ?

La bible est rédigée en hébreux entre le 10° (Salomon) et le 5° siècle avant J.C. (sauf 2 livres rédigés en Araméen et 2 autres en Grec) Elle est traduite en grec par des lettrés de la diaspora à Alexandrie pour des juifs hellénisés « version des Septante »

Ces écrits saints sont désignés par le terme grec de Biblia « les livres » Juifs et premiers chrétiens disait « les écritures »

Fin IV° siècle après J.C. nombreuses traductions en latin. Le pape Damase demande alors à son secrétaire Jérôme (Saint) de réviser les textes hébreux et grecs alors disponibles : c’est la Vulgate.

La bible des chrétiens comprend l’ancien testament (celui dont on vient de parler) et le nouveau testament qui retrace la vie du Christ ; les 4 évangiles

L’ancien testament comprend 4 séries de livres, la première (5 livres) s’appelle le Pentateuque, c’est « la Torah pour les Juifs », la seconde regroupe les livres historiques, la troisième les livres poétiques et la dernières les livres prophétiques. L’authenticité de certains livres est contestée par les protestants.(documents pages 44 et 45)


 II°) La religion juive avant la venue de J.C.

 a) Les institutions juives

C’est la seule religion monothéiste de l’antiquité : Yahvé, le créateur est dieu unique, la loi de Dieu est la loi. Elle régit la vie quotidienne et la vie politique. Tout pouvoir vient de Dieu, et le peuple juif doit le servir. Les juifs se donnent donc des structures théocratiques, organisées autour du temple de Jérusalem, symbole de la communauté. Le grand prêtre est le maître du temple, autour de lui, une aristocratie sacerdotale ou se recrutent les membres du conseil suprême : le Sanhédrin, composé de 71 membres qui s’occupent des affaires politiques, religieuses et juridiques des juifs sous la présidence du grand maître.

Le peuple juif est essentiellement artisan ou paysan. Une grande partie d’entre eux vivent sur le pourtour méditerranéen, constituant d’importantes colonies comme à Antioche, Alexandrie et Rome. Ils pratiquent le même culte mais par contre parlent grec.

                 b) L’attente du Messie

Les juifs attendent le dieu sauveur qui viendrait parmi les hommes pour les sauver du malheur de leur vie présente et leur assurerait une vie meilleure dans l’au-delà.

Entre la culture romaine dominante et l’Orient dominé s’élabore une alchimie qui conduit à la prolifération de culte du salut dans tout l’Empire : dieux sauveurs, magiciens et faiseurs de miracles se multiplient.

Les juifs supportent mal l’occupation romaine, aussi attendent ils le Messie qui les sauverait de la corruption, des collaborateurs et des romains eux mêmes.

Qui est le Messie pour eux ? c’est celui annoncé par les prophètes, de la lignée royale de David, il regroupera les juifs de la diaspora, fils de Dieu, il sera le roi glorieux qui chassera les romains et rétablira la loi de Dieu.

                         c) Ce n’est pas un monde uni

Les Pharisiens, juifs lettrés, appliquent la loi de Moïse à la lettre, non violents, ils attendent un Messie de sang royal qui marquera la fin des temps et la résurrection des élus de Dieu.

Les Sadducéens forment la caste des grands prêtres aristocrates, ils ont le pouvoir religieux et économique, ne s’opposent pas à Rome qui les soutient, sont hostiles à l’idée d’un Messie

Les Zélotes, souvent des gens de Galilée, xénophobes, violents, s’attaquent aux romains qu’ils haïssent, mais aussi aux non juifs. Ils s’en prennent aux Sadducéens et se joindrons à Jésus en qui ils espèrent un chef de guerre.

Les Esséniens, communauté qui enseigne la charité fraternelle, le renoncement aux plaisirs et aux richesses, distants du clergé du temple, ils attendent l’apocalypse dans l’ascèse et la méditation.


 III°) La Palestine : région romaine

Vaincus en 63 avant J.C., date de la prise de Jérusalem par Pompée, les juifs conservent une royauté sur le royaume de Judée confiée à Hérode le Grand « ami des romains » de -37 à - 4 de notre ère. A sa mort, la Palestine passe sous administration directe de gouverneurs romains (comme Ponce Pilate), un roi est maintenu mais sans pouvoir (Hérode Antipas en 33)

Les romains reconnaissent aux juifs le droit de suivre leurs lois et coutumes. Ils demandent en échange obéissance et respect à leur empereur.

Mais les juifs supportent mal la domination romaine et le culte impérial, aussi, le 1° siècle connaît il un état insurrectionnel chronique, d’autant plus qu’ils supportent aussi mal leur roi installé par Rome et le pouvoir du temple et du Sanhédrin collaborateur.


B) Au temps de Jésus

  I°) Sa vie

Elle nous est connue par les 4 évangiles, mais ce sont des écrits religieux et non des écrits historiques et nous avons beaucoup de zones d’ombres dans sa vie. Nous savons qu’il a réellement existé, qu’il est né vers - 4 à Bethléem en Judée, de la lignée de David. Il est élevé en Galilée, à Nazareth. A 30 ans il est baptisé par son cousin Jean le Baptiste qui le reconnaît pour le messie, Il parcourt alors le pays en annonçant l’évangile (la bonne nouvelle) et la venue du royaume de Dieu. Suivi de 12 apôtres, il draine des foules considérables. Arrivé à Jérusalem, il déplaît aux autorités du temple, qui inquiètes de son succès décident de son sort. Le Sanhédrin le condamne à mort pour s’être pris pour Dieu. Ponce Pilate le gouverneur romain confirme la sentence, il est crucifié la veille de Pâque de l’an 30 ou 33. Pour Rome : affaire terminée.


  II°) Les premiers temps

 a) Les débuts

La première communauté se fixe à Jérusalem et comprend les apôtres, sa famille et quelques femmes. Au sein du Judaïsme, ils forment une assemblée, une église. Aux rites traditionnels juifs ils ajoutent des rites qui commémorent Jésus, la Résurrection, l’Eucharistie, le Baptême. Mais la plus grande différence est qu’ils croient que le messie est venu.

Les apôtres indisposent les Sadducéens par leurs actions, ils sont arrêtés. Ainsi s’ouvre la persécution contre les disciples qui partent prêcher la bonne parole aux juifs de la diaspora, proposant un judaïsme rénové. Mais le message de Jésus concerne t’il les juifs seuls ou les païens aussi ?

  b) Saint Paul

C’est Saint Paul de Tarse, d’abord farouche adversaire de la nouvelle religion, converti à la suite d’une vision, qui fonde de nouvelles églises en Asie Mineure et en Grèce, qui convertit les juifs comme les païens. Arrêté, il est exécuté à Rome. Il a laissé des épîtres (écrits entre 50 et 60) qui sont les + vieux textes que l’on ait sur le Christ (Même si certains sont contestés) Il dénonce la soumission à la seule loi (la Torah) selon lui, seule la foi en le Christ sauve, et la parole divine ne s’adresse pas qu’aux juifs, mais à tous les hommes.

 c) Les chrétiens du I° siècle.

Les Chrétiens sont alors considérés comme des athées (alors que le judaïsme est autorisé) Ils sont persécutés surtout d’à partir de Néron. En 70, la révolte animée par les Zélotes est écrasée, les chrétiens n’y ont pas participé, c’est la rupture définitive avec le monde juif.

A la fin du I° siècle, les chrétiens sont présents dans toutes les grandes villes de l’Orient romain et à Rome (Antioche, Ephèse, Corinthe, Athènes, Thessalonique, Alexandrie.) Le christianisme gagne les marchands, le peuple des villes, les esclaves et même l’aristocratie romaine. Seule la campagne ne suit pas.


L’expansion du christianisme jusqu’au IV° siècle

1°) Diffusion dans l’empire

Le christianisme se diffuse dans l’empire d’abord avec les apôtres puis plus tard par les évangiles (écrits entre 65 et 100 à Rome, Ephèse et en Syrie) En même temps mise en place de la liturgie avec l’Eucharistie comme temps fort. Les chrétiens se réunissent un peu partout y compris dans des maisons particulières. Ce n’est qu’au III° siècle que s’établissent les premiers lieux de culte, ils enterrent leurs morts dans des catacombes reconnaissables à leurs symboles ( le poisson ou l’agneau) C’est aussi dans cette période qu’ils calquent leur organisation sur celle de l’empire romain avec nomination d’évêques et de diacres, dont certains, ceux des villes historiques : Rome, Antioche, Alexandrie, Carthage, jouissent d’un grand prestige. Les évêques se réunissent en conciles pour régler les questions qui peuvent se poser.

2°) Les persécutions

L’état romain permet tous les cultes pourvu que les rites impériaux soient respectés, or les chrétiens n’assistent à aucune des célébrations communes comme le cirque ou le théâtre. Ils passent pour des individus qui refusent de participer, de s’intégrer à l’empire. Ils sont bientôt accusés de tous les maux et méprisés aussi pour leur goût de la pauvreté (Néron, incendie de Rome)

Mais c’est surtout au III° qu’elles sont systématiques, les empereurs qui ont des ennuis aux frontières ne veulent pas d’ennemis à l’intérieur. En fait, les persécutions renforcent l’unité et la détermination des chrétiens qui se sacrifient volontiers.

3°) Le christianisme devient religion officielle

          Dés le II°siècle, « Nous ne sommes que d’hier, et déjà nous avons rempli la terre » écrit Tertullien. Au III°siècle Toutes les catégories sociales sont touchées, des plus humbles aux plus brillantes. Constantin, empereur en 312 attribue sa victoire sur son rival au dieu des chrétiens, aussi l’année suivante met-il fin aux persécutions par l’édit de Milan. Il autorise aussi l’exercice public de leur culte.

          Les églises peuvent dés lors être dotées, les évêques deviennent des personnages officiels, importants, celui de Rome « successeur de St Pierre » s’impose chef de l’église. De nombreux chrétiens accèdent à des postes clefs. C’est en 391 que l’empereur Théodose proclame le christianisme religion d’état et interdit les sacrifices aux dieux païens. Les chrétiens font preuve d’intolérance, ils font fermer leurs temples et condamner à mort leurs adeptes.

          L’empereur, « c’est à dire la société civile » intervient dans les affaires de l’église, pour arbitrer et régler des querelles nombreuses et importantes comme celle de la nature du Christ et de la trinité. Pour Arius, évêque d’Alexandrie, Le Christ est subordonné a Dieu. Le concile de Nicée convoqué par Constantin en 325, affirme la nature divine du Christ, croire le contraire est une hérésie. C’est à l’occasion de tels conciles que l’église fixe les fondements de la foi chrétienne sous la houlette de pères de l’église : St Augustin, St Jérôme

En même temps compromise avec le pouvoir, l’église perd un peu de sa simplicité d’origine. C’et alors, qu’en réaction contre cet affadissement, un courant né en Egypte vers 270 se développe, le monachisme sous 2 formes : l’érémitisme et le cénobitisme 

En 4 siècles la poignée de disciples qui se réunissait en cachette devient une institution qui occupe une grande place dans la société romaine. Quand cette dernière est engloutie par les invasions germaines du V° siècle, elle n’entraîne pas le catholicisme qui convertira les conquérants.



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