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Cours d'Histoire 2°5
6 décembre 2007

Trois civilisations autour de la Mediterranée

Trois civilisations autour de la Méditerranée

 


Le monde romain peu après la reconnaissance du christianisme se scinde en 2 autour de Rome et de Constantinople. Alors que l’empire d’Orient résiste aux invasions, celui d’Occident s’écroule devant les Francs, les Burgondes, les Wisigoths … mais les vainqueurs vont vite adopter les mœurs et la religion des vaincus redynamisant par là même l’espace occidental au point de recréer un empire romain germanique par Charlemagne. En 1054 cet espace chrétien va subir une autre coupure, religieuse celle ci. Le grand schisme inaugure les grandes coupures de l’église en créant l’orthodoxie (qui ne reconnaît pas le pape) dans le monde byzantin voyons ces 2 mondes avant de nous pencher sur l’Islam puis sur les rapports entre ces 3 espaces.

Rebaptisée Constantinople au IV°, passé l’an mille, elle doit lutter contre l’Occident chrétien mais aussi contre l’Islam. Or les difficultés économiques et le déclin de son armée la mettent en position de faiblesse.

Comment définir cet empire 

1°) C’est un empire romain : toutes ses institutions viennent de l’héritage latin. Le Basileus (empereur) acclamé par l’armée est confirmé par le sénat et le peuple, il est le chef suprême autour duquel s’organisent toutes les instances du pouvoir. Les postes clés sont confiés soit à des parents soit à des familiers. Constantinople s’identifie à l’empire. Ville énorme (400 000 habitants) elle est la porte qui sépare l’Asie de l’Europe. Importante place commerciale, elle est courtisée par toutes les grandes citées commerçantes de l’Italie. C’est aussi :

2°) Un empire chrétien et grec

L’empereur consacré par le patriarche de Constantinople devient aussi lieutenant de Dieu sur terre, l’idée d’un pouvoir spirituel séparé du pouvoir temporel lui est étrangère.

C’est dans le domaine artistique que les Byzantins s’expriment le mieux, les églises adoptent le plan en croix grecque, un carré, la terre est surmontée d’une coupole, le ciel, l’espace peint respecte la hiérarchie Céleste C’est aux byzantins que nous devons également la connaissance de la culture grecque antique, les intellectuels du XI° et XII° siècles ont lu Platon et Aristote, Thucydide et Hérodote avant que la  Renaissance ne l’introduise dans l’Occident.

3°) Un empire constamment menacé

L’empire byzantin est menacé au nord par les peuples barbare d’Europe centrale, à l’est par les Turcs (qui à la fin du XI° siècle occupent les 2/3 de l’Asie mineure), à l’ouest par les Normands qui se sont emparés de la Sicile et de l’Italie du sud et menacent l’empire lui-même. Les Basileus achètent l’alliance et la flotte de Venise en concédant d’importants avantages commerciaux au détriment des recettes fiscales Les Byzantins accueillent les croisés (t2 p74) avec l’espoir de reconquérir une partie de l’Asie mineure, Mais ces derniers gardent pour eux la Palestine et la Syrie et s’en prennent même à Constantinople dont ils s’emparent en 1204 (poussés par Venise.) Lors de la 4° croisade.

Une des faiblesses des byzantins vient de la croissance lente de leur population


II° L’Islam

                    1° Religion et communauté

En même temps qu’une démarche de foi, l’islam est une organisation de société. Dieu a été révélé par le prophète Mahomet. La croyance en Dieu et le respect des règles du Coran permettent à un bon musulman d’atteindre le paradis. Ecrite par les théologiens, la Charia vient compléter le Coran en fixant les obligations de culte et les relations de la société. La succession du prophète a provoqué une rupture des croyants. Qui doit être calife ? Pour les Chiites il n’y a que le gendre du prophète : Ali et ses descendants qui peuvent prendre le relais. Pour les Sunnites c’est la dynastie (qui descendra du prophète) qui sera s’imposer qui sera considérée comme l’élu de Dieu. Ces rivalités se règlent par les armes et sont à l’origine de nombreuses divisions.

                    2° Un monde morcelé

Au XII° siècle, 2 nouvelles forces Sunnites s’imposent dans le monde musulman,

Les Turcs Seldjoukides (dynastie turque) venus d’Asie centrale, installés à Bagdad depuis 1055, et le califat Abbasside dynastie arabe sunnite régnant de 750 à 1258 (+ les Fatimides chiites arabes en Egypte) Les Seldjoukides envahissent la Palestine, la Syrie, l’Asie mineure, au détriment des Byzantins, mais ils s’affaiblissent très vite en luttes internes.

La réussite de nouvelles dynasties dépendra désormais de personnalités exceptionnelles comme–Nouredine- (1146-1174) en Syrie et Saladin- (1171-1193) en Egypte qui fonde une dynastie. Tous 2 se révèlent face aux croisés.

Il y a aussi les Almoravides puis les Almohades, 2 dynasties berbères en Afrique du Nord en Andalousie, ils réunifient l’Espagne musulmane mais leur œuvre est remise en cause par la défaite contre les chrétiens à Las Navas de Tolosa (1212)

                    3° La vie culturelle

Le morcellement politique fait naître de nouvelles capitales que le commerce rend vite prospère (t5 p73) De belles mosquées surgissent, lieux de prière mais aussi de contrôle de la communauté. La décoration qui évite les représentations humaines fait appel à des formes abstraites et stylisées de grandes qualités.

Les madrasa, écoles servant à former des théologiens des juges et des fonctionnaires sont au service du pouvoir politique. Les sciences sont tournées vers la connaissance suprême de Dieu. Il n’est pas possible de se spécialiser dans l’étude d’une branche particulière sans acquérir des principes logiques communs. C’est ainsi qu’Averroès (1126-1198) est tout autant médecin que philosophe. L’arabe est alors langue internationale dans une grande partie du bassin méditerranéen ou la médecine l’astronomie et les mathématiques héritées des mondes grecs indiens et chinois ont été approfondies et diffusées.

Au XII° siècle, le monde musulman dispose d’une supériorité scientifique et technique que lui reconnaît l’Occident chrétien.

III° L’Occident chrétien

a) Une chrétienté romaine

Ce qui soude l’Occident, c’est la foi chrétienne et l’organisation institutionnelle de l’église (qui est récente) (voir quels espaces en bleu sur votre livre p 67). Le cadre de la vie de tous les hommes inquiets de l’au-delà (de la mort) c’est la paroisse, qu’elle soit urbaine et le plus souvent rurale. L’église, centre de cette paroisse est occupée par un clergé médiocre, sans formation. De nombreux chrétiens pratiquent le pèlerinage parfois proche mais parfois  lointain (St Jacques, Rome) La papauté essaie de se dégager de la tutelle des empereurs d’Allemagne.

b) La société féodale

La base de la société est la seigneurie, qu’elle soit laïque ou ecclésiastique, la seigneurie dispose de la terre et du pouvoir sur les hommes qui la travaillent. Ces droits sont très souvent codifiés par des franchises rurales. Quant au seigneur il est pris dans le maillage des liens de la société féodale entre vassal et suzerain. La hiérarchie féodale est chapeautée par le roi. 2 rois se distinguent en Occident, celui d’Angleterre et celui de France qui entrent en conflit à la fin du XII° siècle. Il faut savoir que depuis le XI° siècle, les dynasties régnantes en Angleterre sont originaires du continent : les Normands d’abord puis les Plantagenêt au XII° et donc le roi d’Angleterre possède une partie du territoire français actuel (la Normandie, la vallée de la Loire, le Poitou, le Bordelais, la Gascogne) et de ce fait, s’il est suzerain en Angleterre, il est vassal du roi de France pour ses terres continentales. Dans le monde méditerranéen, les villes (comme Toulouse) parviennent à se dégager des tutelles princières en constituant des assemblées municipales de nobles (comme en Italie) de bourgeois (comme à Toulouse) qui négocient des chartres avec leurs seigneurs, des grands seigneurs (comtes, barons) qui n’ont plus  que des liens distants avec leur suzerain, le symbole d’émancipation le plus fort reste la frappe de la monnaie. 

c) L’essor économique

Le XII° siècle, en Occident, est une période d’expansion démographique : Sans cela les croisades n’auraient pas été possible, pas possible non plus les nombreuses créations de bastides et de sauvetés (surtout dans le sud ouest) comme Montauban (comte de Toulouse), Grenade, Beaumont de Lomagne (abbaye de Grand selve) (certaines de ces créations portent des noms prestigieux : Grenade, Cologne, Fleurance, Barcelonnette ...) L’agriculture faute de meilleurs rendements, conquiert de nouvelles terres (donc on déboise), le commerce et l’artisanat associent villes et campagnes, le recul de l’Islam en Méditerranée, les progrès de l’autorité des monarques relancent le grand commerce international, des Flandres à l’Italie, les foires se créent ou se diffusent les techniques bancaires.

Les hommes sont très mobiles et ce dynamisme est mis au service des conquêtes : débuts de la Reconquista en Espagne, expulsion des byzantins de l’Italie du sud et de Sicile par les Normands.


                   IV° Le temps de l’affrontement

La 1° manifestation en Méditerranée du dynamisme de l’Occident est son expansion militaire, face à Byzance et aux musulmans, les occidentaux s’imposent en Sicile dans l’Italie du sud en Espagne et créent les états latins d’Orient. La puissance de ce mouvement est symbolisée par le pillage de Constantinople en 1204.

          1° Combattre au nom de Dieu

C’est en Espagne pour la 1° fois que la chevalerie intervient au nom du christianisme à la demande de la papauté en 1063. En 1095 Urbain II exhorte la chrétienté à aller délivrer le tombeau du Christ symbole du paradis terrestre. Cet appel répond à 2 objectifs : canaliser les ardeurs de la chevalerie à qui l’on interdit les combats entre chrétiens et exalter le pouvoir pontifical. Mais les causes économiques sont loin d’être absente des préoccupations des Croisés, pillage des villes et conquêtes des terres pour les paysans soldats en Espagne, création d’états et affaiblissement de l’ennemi byzantin pour les Normands, contrôle des routes commerciales pour les cités marchandes italiennes.

          2° L’offensive de l’Occident

A l’exception de la conquête de la Sicile, la Reconquista est l’œuvre d états organisés : en Espagne, la Castille (associée au Léon) et l’Aragon (associé à la Catalogne) aidés de la chevalerie européenne repoussent la frontière vers le sud de la péninsule ; Le Portugal est fondé en 1139 autour de Coimbra libérée en 1068. En 1085, c’est Tolède qui est émancipée. Le front se stabilise alors.

La première croisade 1095-1099 répond à l’appel d’Urbain II et de Pierre l’Ermite, celle des pauvres gens s’attaque aux communautés juives en traversant l’Europe, elle est anéantie par les Turcs en Asie Mineure. Celle des barons s’empare d’Antioche et de Jérusalem : 4 états sont créés et auront des durées variables. Ils s’appuient sur des ordres de moines soldats : les Hospitaliers et les Templiers.

A ce moment là, les états latins d’Orient passent sur la défensive devant les attaques des émirs de Damas et d’Alep. Le comté d’Edesse est vite perdu. En 1145, une 2° croisade (Louis VII, Conrad III) tente sans succès de reprendre Edesse. Les musulmans regroupés autour de fortes personnalités, Nür al Dîn puis Salâh Dîn vont riposter par la Djihad. Après la défaite de Hattin, Jérusalem est reprise. La 3° croisade autour de Richard Cœur de Lion, de Philippe Auguste et de l’empereur Barberousse (1187-1192) est un échec tout comme la 4° qui par manque d’argent voit son but dévier (1198-1204) Constantinople est pillée pour satisfaire les intérêts de Venise.

 

V° Une zone de grand commerce

         1° L’essor des échanges

La croissance de l’Occident se traduit par un grand besoin de commercer pour vendre les produits que l’on a en trop (drap de laine, armes, bois, fer ainsi que des céréales) en échange, Alun, soie, nouveaux produits alimentaires. La Méditerranée devient zone d’échanges

La 1° des cités concernées par ce commerce est Venise mais il y a aussi 2 autres grands ports italiens concurrents : Gênes et Pise. D’autres cités hors d’Italie vont bénéficier de ce trafic : Almeria, Marseille et St Gilles.

          2° Byzance, un marché à prendre

Les 3 cités italiennes se trouvent en situation de concurrence dans la Méditerranée occidentale. Venise a des privilèges commerciaux à Constantinople (port franc, quartier vénitien, entrepôts) que l’empereur essaye de limiter, au XII°, Pise et Gênes obtiennent les mêmes faveurs, en 1171, les Vénitiens sont expulsés de Constantinople et leurs biens confisqués. En détournant la 4° croisade sur Constantinople, Venise installe un véritable empire en mer Egée, complétant les implantations en Syrie et en Palestine.

          3° Commerce = Italie

Au XII° siècle, les conditions de navigations sont dangereuses et très risquées. Afin de partager les risques et de ne pas mettre les œufs dans le même panier les marchands italiens s’associent pour financer la construction des bateaux et pour constituer la cargaison ; des contrats à court terme précisent les bénéfices à partager. Ces associations regroupent des nobles, propriétaires fonciers dés lors aristocratie marchande qui prend le contrôle de la gestion des villes.

                    VI° La rencontre des cultures.

          1° Un choc de cultures

Les croisades n’entraînent pas de mouvements massifs de colonisation. La plupart des arrivants repartent (s’ils ne sont pas morts avant) peu sont ceux qui restent, ils s’installent alors dans les régions ou arméniens, grecs ou chrétiens orientaux sont déjà nombreux. Ils sont appelés « Poulains. »

En règle générale les orientaux n’aiment pas ces poulains, ces barbares, mais ils commercent volontiers avec eux. Les Byzantins partagent ce sentiment, l’idée de croisade leur est totalement étrangère et les croisés sont perçus comme des pillards, l’irritation est telle que lors de la 3° croisade, l’empereur byzantin renseignera les musulmans sur les déplacements des croisés. Le sac de Constantinople de 1204 ouvrira un gouffre de haine entre les 2 communautés.

          2° Les lieux de rencontre

Lorsque les Normands s’emparent de la Sicile, ils sont des féodaux mais dominent une communauté orientale et administrative. Les Lombards, les Byzantins et les Sarrasins ont successivement dominé l’île avec leur religion, leurs coutumes, leur droit, leur langue. Les Normands respectent les 3 identités en les intégrant dans la pyramide féodale. Lorsqu’ils font construire leurs palais, les rois de Sicile empruntent des éléments à chacune des civilisations.

En Espagne même constat à Tolède, après la prise de la ville Alphonse VII protège 2 minorités religieuses (musulmans et juifs) au même titre que les chrétiens : Castillans, Francs, Mozarabes ou nouveaux convertis. C’est à cette époque que les traductions de l’arabe en latin mettent à la portée de l’Occident une somme de connaissances ignorées

La chevalerie

Résultat d’une révolution militaire dans la période carolingienne. La cavalerie prend le pas sur l’infanterie.

Dans cette période trouble, tout homme fort est soldat, et le soldat c’est avant tout le cavalier. A condition d’être assez riche pour posséder un cheval et s’équiper et de recevoir l’accolade d’un compagnon d’arme chevalier. D’autant plus que l’accès à la noblesse est ouvert et que l’on passe facilement de la roture à la noblesse (surtout dans le midi)

Un fils de noble n’est pas chevalier de naissance. Il ne le devient qu’en recevant les armes (c’est assez ancien). La remise des armes prend le sens d’un engagement moral : bravoure, fidélité au suzerain, loyauté au combat.

On ajoute + tard la protection de l’église et des clercs, la défense de l’église contre les infidèles.

L’église voit dans la chevalerie le moyen de discipliner et de christianiser la féodalité

L’apogée de la chevalerie, c’est le XII et XIII°

A cette époque elle est réservée aux nobles. On s’y prépare très jeune, chez le suzerain, il est damoiseau, valet, écuyer. On est armé chevalier, rarement vers les 15 ans mais de + en + tard vers  20 ans.

L’adoubement à l’origine laïque et militaire, est généralement fixé pour les grandes fêtes religieuses (mais il pouvait se faire sur le champs de bataille) il devient comme un 8° sacrement.

Le déroulement : veillée d’arme devant l’autel puis bain rituel, confession, messe et communion. Après le repas, sur le perron, le candidat reçoit le baudrier, l’épée, les éperons, le haubert, le heaume, l’écu, la lance. Le parrain  lui donne alors un grand coup sur la nuque : la paumée ou la colée.

Au XIII° le prêtre remplace le parrain sanctifiant ainsi la fonction guerrière.

Le chevalier félon, celui qui manque à ses devoirs, à sa parole, perd ses privilèges.

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Commentaires
C
I would like to thank the author for this marvelous efforts .I appreciate your efforts in preparing this post. I really like your blog articles.<br /> college Thesis writing
C
Si vous pouviez un peu plus developpé sa serai bien svp
N
vilain je ne veut pas sa moi je veut les trois civilations
T
A propos de l'adoubement d'un chevalier, voici comment commence le récit de celui du seigneur de Caumont au Saint-Sépulcre de Jérusalem en 1419 :<br /> <br /> "Je demeurai toute la nuit devant le Saint-Sépulcre et je me confessai. Quand vint le lendemain qui était un samedi, le huitième jour du mois de juillet 1419, j’entrai dans cette chapelle,..."<br /> <br /> Le texte complet sr trouve ici :<br /> http://www.villemagne.net/site_fr/jerusalem-nomper-de-caumont.php#010<br />
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