De l’absolutisme à la révolution
A°)Le pouvoir
absolu 1°) L’exemple de la France En 1715, l’Europe est dominée par des états
essentiellement absolutistes ( on entend par absolutisme le régime politique
dirigé par un monarque qui concentre tous les pouvoirs dans ses mains) A cette
époque moderne, il s’agit d’une monarchie absolue de droit
divin. En Europe, depuis la Renaissance Mais c’est en France qu’on trouve le plus bel exemple
avec Louis XIV, le roi soleil. Le trône y est d’essence divine, le
sacre à Reims fait du roi un représentant de Dieu, le monarque a le
pouvoir de guérir certaines maladies lors de son intronisation. A ces éléments
forts, Louis XIV ajoute le symbole de l’astre, générateur de toute vie sur
terre. Absolu ne veut pas dire tyrannique. L’absolutisme du roi
s’exerce dans les limites d’un certain nombre de critères : d’abord les
lois fondamentales du royaume issues de coutumes (accords des sujets pour
l’impôt), ensuite le rôle des parlements et de leurs remontrances. La
centralisation enfin, menée par les intendants s’est heurtée aux
privilèges de certaines provinces. L’absolutisme est également limité par les faibles moyens
policiers et militaires de l’état. 2°) Le siècle des lumières Au XVIII° contestation de l’absolutisme, pas de la
royauté (exemple de Voltaire), l’élément nouveau, c’est le développement
des libertés fondamentales de l’individu. Ce n’est pas un mouvement uniquement français, il est
commun à presque toute l’Europe. Ecrivains, philosophes, hommes de sciences
estiment que le progrès dépend de la raison humaine. L’absolutisme est un
obstacle à l’épanouissement de la raison humaine. Dans le domaine de la religion, ces mêmes acteurs
dénoncent l’obscurantisme religieux, mais pas l’existence de Dieu. Ils appellent
à la tolérance. Même démarche au niveau politique. On réclame la liberté de
penser, de s’exprimer, un monde ou les conditions de vie seraient meilleures.
C’est ce qui transparaît à travers les œuvres de Rousseau (le contrat
social) et de Montesquieu (l’esprit des lois) La monarchie parlementaire
à la mode anglaise séduit tous ces lettrés. Même s’il est vrai que les idées de lumières
n’intéressent qu’une élite intellectuelle, les clubs, les gazettes, les salons
de thé, les académies provinciales, les loges maçonniques continuent à former
l’opinion. L’encyclopédie diffusée à 30 000 exemplaires (la ½ en France)
bien qu’elle soit interdite montre la demande et l’intérêt de certains
lecteurs. 3°) Les révolutions anglaises et
américaines En
Angleterre,
en 1649, une guerre civile règle le sort du roi Charles I°, après une
brève période républicaine (Cromwell), la restauration se fait au profit
d’une nouvelle dynastie (d’Orange) qui doit jurer de respecter une
« déclaration des droits » qui inclut l’Habeas corpus (contre
les arrestations illicites), des élections libres pour élire les députés de la
chambre des communes qui devront donner leur accord pour toute levée d’armée ou
d’impôts nouveaux. Dés 1689, les anglais ont un régime
parlementaire. En
Amérique du Nord,
conflit entre colons et la couronne depuis 1760, Une maladresse de Georges
III enflamme les 13 colonies qui se révoltent et promulguent le
4-7-1776, la déclaration d’indépendance. Aidés par la France la Grande Bretagne Ces 2 exemples inspirent les démocrates
français. B°) La réforme impossible 1°) Une France divisée Le XVIII° siècle connaît une forte croissance économique
(la production agricole progresse de 40%) et démographique (le pays passe de
21,5 millions à 28 millions d’habitants, époque marquée par un fort recul de la
mortalité infantile) Mais cette expansion ne profite pas à tous. Elle a
multiplié les divisions au sein des ordres traditionnels, de grands seigneurs,
de grands prélats se jettent dans la finance, l’industrie ou le négoce
(maritime) et font fortune A leur niveaux, les riches paysans « coqs de
village » et les bourgeois des villes (marchands, entrepreneurs et
financiers) aspirent à occuper une place auxquels leurs talents et leur nouvelle
fortune doivent ouvrir des droits. A l’opposé, la petite paysannerie ne profite de rien (au
contraire, on s’en prend à ses droits collectifs,) pas plus que le petit monde
des manufactures et des petits métiers dont les salaires s’essoufflent. Le bas
clergé et une partie de la noblesse sont dans le même cas, leurs revenus
diminuent quand leurs prétentions augmentent. Ils s’accrochent à leurs
privilèges quand la société ne regarde que les
mérites. Ainsi s’oppose la France de la naissance et celle du
talent. 2°) La crise financière. Alors qu’une partie de la noblesse et du clergé se crispe
sur ses privilèges, les finances publiques sont en difficulté, Les années 1770,
sont des années à faible croissance économique, Le soutien aux insurgents
américains a plombé le budget (4 ans de recettes) Le remboursement des dettes de
l’état absorbent la ½ de ses revenus. Les ministres qui défilent proposent de
freiner les dépenses, donc de restreindre les dons aux privilégiés, les dépenses
de la cour, de remplacer la multitude d’impôts (plus vexatoires qu’efficaces )
par un impôt unique payé par tous les propriétaires. Tollé des privilégiés et
des parlementaires qui le repoussent. La monarchie tente de diminuer les pouvoirs des
parlementaires qui se présentent comme les défenseurs des « libertés »
et demandent au roi la convocation des états généraux. Accord du roi et
convocation pour le 1-5-89. 3°) 1789. Des cahiers de doléances sont établis dans chaque
paroisse Avant l’ouverture des états généraux, une grande
question : comment y votera-t-on ? Par tête ? Par ordre ?
Les parlementaires demandent le respect de la tradition (par ordres) et se
déprécient aux yeux des « patriotes » qui demandent le doublement du
Tiers Etat et le vote par tête (brochure de l’abbé Sieyès). Le roi ouvre
les états généraux le 5 mai et ordonne le vote par ordres. Les députés du Tiers
Etat n’acceptent pas et se proclament « assemblée nationale »le 17
juin (ils représentent 96% de la nation) enfermés dans la salle du jeu de pomme,
ils prêtent le serment de ne pas se séparer sans que le royaume ait une
constitution. Le 27 juin le roi cède et demande aux ordres de se réunir. Le 9
juillet, l’assemblée se proclame « Assemblée Nationale Constituante »
La monarchie absolue est morte, terrassée par la France des
notables. Le relais est pris par la rue, le 14 juillet, la foule à
la recherche d’armes (des troupes mercenaires entourent Paris) prend d’assaut la
prison de la
Bastille C°) Echec de la monarchie
constitutionnelle 1°) Une nouvelle France L’assemblée constituante a accompli une œuvre
importante : Le 26 août 89, elle vote la déclaration des droits de
l’homme et du citoyen (dans la tradition de la pensée des lumières), article
1 : “les hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droits“. Le 3 septembre 1791, La constitution met en place la
monarchie constitutionnelle. L’exécutif est détenu par le roi des Français (et
non plus de France de droit divin) et ses ministres. Il peut grâce au
veto, bloquer les lois votées par l’assemblée pendant 5 ans. L’assemblée,
élue pour 2 ans, ne peut être dissoute. Cette assemblée de notables instaure un
suffrage censitaire (3 journées de travail pour voter, 10 journées pour
être éligible soit 50 000 hommes) réservé aux hommes de plus de 25
ans. Elle crée aussi une autre administration avec 83
départements, une autre justice, gratuite et humanisée. Un autre
système d’imposition basé sur la trilogie foncière, mobilière, revenus.
Taxes, péages, douanes intérieures, obstacles au commerce sont supprimés,
corporations et droits d’association aussi. Enfin, les biens du clergé sont
nationalisés et vendus, le 12 juillet 1790 la constitution civile du
clergé fait des curés et des évêques des fonctionnaires payés par l’état
mais redevables du serment de fidélité à la
nation. 2°) Le roi et la nation Le 14 juillet 1790, la fête de la fédération
marque l’avènement de la monarchie constitutionnelle, Tous les participants
jurent fidélité à la nation, à la loi et au roi, Louis XVI y compris. Or, cette
concorde n’est que de façade, le roi n’a jamais accepté les mesures qu’il a du
signer et surtout pas la constitution civile du clergé que le pape a condamné et
qui coupe la France et le clergé, en 2. En décidant de fuir Paris pour rejoindre
les émigrés hors du royaume, le roi se coupe de la Nation 3°) La chute de la monarchie Il y a désormais 2 courants d’opinion dans le pays, celui
des modérés qui veulent conserver une monarchie constitutionnelle (le roi
a été enlevé) et un autre, devenu Républicain qui touche la moyenne
bourgeoisie et les classes populaires. Ce courant très parisien, fréquente
les clubs La
fusillade du Champ de Mars
en juillet 91 marque la cassure entre ces 2
tendances. Cette opposition se retrouve à l’Assemblée Législative
installée le 1-10-1791. Doit on déclarer la guerre aux princes étrangers ou
non ? Les royalistes et le roi ( la France la France Les premiers mois sont difficiles pour l’armée de
la
République